« Nous utiliserons tous les moyens qu’il faut pour rester au pouvoir » Cette petite phrase, non ce n’est pas Gaston Flosse qui l’a prononcée contrairement aux idées reçues, mais Oscar Temaru le mercredi 19 avril devant un aréopage de journalistes et d’observateurs. C’est dire le peu de cas qu’il fait de l’opinion publique dont il se soucie comme de colin-tampon ou sa parfaite connaissance d’une presse nounou dont il sait pertinemment qu’elle ne relaie que ce qui l’arrange.
Sur les bitumes que la vertu républicaine déserte, subsistent toutefois deux tutelles apparentes : le dégoût vis-à-vis de l’ensemble de la classe politique et la féodalité des seigneurs sur des hommes sans foi ni loi dont ils dépendent. Et au-delà de cela, de tous côtés, les pôles, clandestins ou pas, accumulent les secrets verrouillés des réseaux dormants prêts à tout instant à être réveillés.
Comme on pouvait s’en douter l’effet de zoom sur ce gouvernement croupion que vient de nommer Oscar Temaru est l’illustration parfaite de la fin de la médiocrité au profit de la nullité. Sachez que le sieur Domingo, bascule d’entre les bascules, veut à tout prix obtenir de Temaru le ministère de la Mer. Pourquoi ? Mais parce qu’il adore aller pêcher à la mouche et qu’il est expert, et oui lui aussi, dans l’art de la pêche !!!!! C’est dire le haut niveau de ces gens là. Pathétique !
Reste ce marché ouvert des ministères qui se donnent, se reprennent et se redonnent, si étranger à notre modèle républicain et si éloigné des compétences des gouvernements oranges qui garantissaient la paisibilité du Pays. Bien au contraire. Ce gouvernement croupion est celui de l’incompétence, de l’intolérance et de la trahison.
De nos jours, les pays développés ou en voie de développement ne maintiennent leur statut que par une productivité accrue et donc par une élévation générale et constante des niveaux d’instruction. La Polynésie de Temaru a pris le chemin inverse. Concluez.
Il n’y a dans ce « fenua » aucune sensibilité civique, aucune morale publique pour la sauvegarde du principe démocratique. Ceux qui ont, ou critiquent encore Gaston Flosse, pour ses erreurs bien minimes par rapport à celles auxquelles nous assistons, n’ont pas compris que la stabilité flossienne pendant 20 ans a permis à la Polynésie française de s’épanouir. Ce n’est pas le cas avec un Oscar Temaru drapé dans son fantasme de souveraineté à tout prix, n’ayant de cesse, au contraire, de faire grimper : instabilité politique, médiocrité, clientélisme, hypocrisie, intolérance, autoritarisme, gabegie des fonds publics (attendons le prochain rapport de la Chambre territoriale des comptes). En vérité, pour corser le feuilleton de l’indépendance qui demeure le seul credo de ce président, nous ingurgitons de force le piment d’une impuissance crasse à gouverner correctement épiçant, jour après jour, la pantalonnade actuelle. D’où la démission d' Emile Vernaudon et de Hiro Tefaarere.
A l’Assemblée jeudi 20 avril, la majorité – gros ventre et petits bras- a refusé au Tahoeraa la présidence des trois commissions auxquelles il avait droit, au point de pousser Philip Schyle à sortir de son « ni-ni » pour lui lancer un timide « Mais tout de même vous ne pouvez pas tout avoir ! » Myron Mataoa, président du groupe UPLD s’est alors écrié en regardant le président du groupe honni : « Vous n’aurez rien ! »
Flosse fatigué de ce marchandage indigne et indécent a conseillé à son président de groupe Édouard Fritch de ne plus discuter et de "laisser tomber ».
A 16h les représentants étaient toujours en train de discuter de la composition de l’Assemblée permanente. De retour dans l’hémicycle, l’introduction sur la liste du Tahoeraa d’un non inscrit Hiro Tefaarere a donné lieu à des passes d’armes entre Tahoeraa et UPLD. Jean Christophe Bouissou est alors intervenu pour dire son dégoût sur « l’achat » des îliens et contrer le Vert Bryant en laissant tomber : «Lorsqu’on a qu’une centaine de voix on se tait ! »
Mais si Emile Vernaudon est resté très silencieux au cours de cette séance, Hiro Tefaarere défendant sa position a remis les pendules à l’heure. « Moi « a-t-il lancé « j’ai démissionné de ce gouvernement et j’ai donné mes raisons. J’ai ici trois lettres, je vais vous lire à titre d'exemple celle de Dauphin Domingo (voir dans confidences). Missive explosive par son contenu lapidaire,qui a laissé les représentants UPLD aphones. Car tous les observateurs savaient que moins de quelques heures plus tard, le signataire de ce réquisitoire brûlant anti gouvernemental acceptait, sans honte, le ministère que lui proposait Oscar Temaru à condition qu'il quitte le Ai'a Api.
Bref, le pire étant toujours à venir,le vote à main levée pour l'attribution des sièges à la Commission permanente a donné : 12 pour l’UPLD, 9 pour le Tahoeraa avec une ouverture vers les non inscrits, et deux abstentionnistes ... devinez lesquels !
En résumé il convient de tirer les conclusions du chopsoy temariste auquel nous assistons tristement depuis deux jours. Entendre à la fin d’une conférence de presse devant un président regaillardi la claque hurler « longue vie au président Temaru, que dieu le protège », alors oui, on a conscience qu’on entre dans une dictature médiévale du niveau des Imam en Iran, dans une secte ou encore dans une madrasa, mais là, c’est faire à ces gens de peu de culture beaucoup d’honneur. Président à vie du Front de Libération de la Polynésie française (Tavini), Temaru rêve d’être président à vie de Tahiti Nui comme Walter Lini, son grand ami, le tyrannique pasteur protestant, l’a été au Vanuatu. Sa soif de souveraineté ne s'arrêtera pas à la porte de son nouveau gouvernement.
Que penser finalement de l’avenir, sinon que dans ce pays où rien ne va plus, on est en droit de poser la question : A quand les étuis péniens avec une croix au bout en guise de goupillon ?