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blackdragon
20 avril 2006

Qui occupe vraiment le perchoir, Schyle ou Bouteau ?

nicole1Il aura fallu l’obstination d’Oscar Temaru à démolir la France à l’étranger, ses mensonges répétés pour « libérer » la Polynésie du « joug » de l’État au plan intérieur et international, son acharnement à gommer rageusement tout ce qui avait été fait avant lui, au lieu de construire une « nouvelle » Polynésie pour changer la donne. Sans compter ses voyages multiples et ses parties de golf quotidiennes menées au détriment d’une conduite raisonnable des affaires du pays, abandonnées entre les mains du vice président, la dégringolade économique, le chômage et les abus d’une solidarité à sens unique, l’arrêt des investissements, et une hausse drastique du coût de la vie, pour finalement faire prendre conscience à une majorité de polynésiens qu’il n’était pas l’homme qu’il fallait au bonheur de chacun. Il aura réussi, entre autres, le tour de force d’unir des adversaires jusqu’à peu, égarés dans leurs terrains respectifs mais autonomistes de coeur, respectant la France. Il ne pourra, en conséquence,s’en prendre qu’à lui-même et à son ministre de l’Économie, si son gouvernement chute d’ici le mois de juillet. Sans quitter le travers potinier pour expliquer le parcours de cette majorité extrêmement fragilisée par les seuls ressorts d’une folle ambition de souveraineté et du cynisme de ceux qui devaient changer la planète polynésienne, relevons que la réaction populaire à l’application du train de taxes à partir de mardi 18 avril, risque de mettre le feu aux poudres d’un malaise persistant qui monte en puissance. La nouvelle vague des augmentations par l’avalanche de taxes verra probablement le sursaut fédérateur à la protestation politique. Jamais, comme certains veulent le faire croire, le syndrome de la sébile n’a marqué le pays. Celle d’une juste solidarité de la France à notre égard est en revanche tout à fait saine et amicale par le biais de conventions honorables où chaque partie apporte ce qu’elle peut. Or, gardons à l’esprit que ces conventions ont presque toutes été récusées par le président du Pays qui n’a pas jugé utile d’aller les négocier avec les ministres concernés. Pas à l’aise à Paris, Oscar Temaru n’a jamais montré des qualités de négociateurs. La folle semaine que nous venons de vivre avant Pâques a généré bien sûr des commentaires les plus divers. Dans leurs discours, Oscar Temaru et Tony Geros ne cachaient pas leur sympathie pour le candidat de la dernière heure Philip Schyle et vice et versa. Observez cette soudaineté à se plier à une demande de révision statutaire, unique cheval de bataille d’ADN à l’Assemblée. Les observateurs avertis l’ont bien vite relevé, alors que la presse d’une seule voix chantait les louanges du gentil Philip, droit dans ses bottes et ses valeurs, lesquelles, bien sûr, ne sont pas celles de la plateforme autonomiste Tahoeraa/Te Rima Ohipa, comme Nicole Bouteau l’a laissé entendre lors de sa conférence de presse. Faut-il comprendre que l’UPLD et ADN ont le monopole des valeurs de respect, de liberté de pensée (ah...) de s’exprimer, de tolérance (sic !) ? Et que les autonomistes ne sont que des chiens galeux incarcérés dans une image négative en diable ? Or, le jour de l’élection, belle moralité en vérité, la sympathie déclarée pour l’UPLD aidant, le ventre mou de l’Assemblée s’apprêtait à faire le jeu des souverainistes pour ne pas offrir le perchoir à Gaston Tang Sang, Tahoeraa. Un homme au-dessus de tout soupçon. La manœuvre, déjouée par Gaston Flosse a fait capoter ce scénario dès le premier tour. C’est de la politique. Or, cette vision gangrenée donnée aux hommes et aux femmes qui ne se situent pas dans la zone Temaru occulte d’une façon stupéfiante toutes les turpitudes, les mensonges, les calomnies, le racisme, la médiocrité d’un camp dont on vante l’extase du mélo et du chaos. Pour l’UPLD et ses sympathisants, les transfuges Ai’a Api vers la plateforme sont des traîtres. Mais que ceux du camp orange passent chez les bleus et ce sont des héros. C’est tellement flagrant que cela en est devenu une caricature ! Quoiqu’il en soit le vote massif pour Schyle a stupéfié les indépendantistes comme les deux ADN et bouleversé les plans élaborés. Car même si, en effet,le Tahoeraa n’a jamais caché qu’il voterait pour un autre candidat mieux placé que le sien, la haine à l’air libre, dans chaque mot prononcé par Nicole Bouteau lors de sa conférence de presse à la veille de l’élection ne pouvait être qu’un rempart contre tout rapprochement ou vote autonomiste. Le discours de Philip Schyle préparé à l’avance en dit long sur ce qui était prévu. Puis, dans la foulée, les choses se sont éclaircies. On a vu de quel côté penchait le nouvel équilibriste centriste. En refusant de laisser passer le week end férié de Pâques pour permettre à Émile Vernaudon de reprendre sa place dans l’hémicycle, sous un prétexte soi-disant juridique, soufflé par Hubert Lenoir, le directeur de cabinet de Tony Geros (je suis prête à parier qu’il va conserver sa place), le nouveau président a fait émerger un bureau entièrement composé d’indépendantistes et enlevait toutes chances de participation au camp autonomiste qui venait de le couronner président. Reste désormais à attendre l’arrivée du ministre dissident au sein de la plateforme et à mouiller son doigt afin de voir de quel côté soufflera le vent. Celui, vous savez, qui fait tourner les girouettes politiques dont la Polynésie cultive la« spécificité » ou qui remet les brebis égarées dans le chemin du bercail .Quoiqu’il en soit, il est à prévoir que l’effervescence d’une autre folle semaine va s’ouvrir après une trêve pascale qui n’aura été qu’apparente. Par ailleurs, comme le fait remarquer très justement Te A’vei’a dans son commentaire, si Nicole Bouteau au top de sa popularité (sic !) dans le sondage des Nouvelles n’a pas jugé utile d’être candidate, elle qui l’était à la présidence du pays le 13 février 2005, c’est que, n’étant sûre de rien, elle n’a osé affronter la déconfiture toujours possible d’une rebuffade UPLD au dernier moment. Elle a préféré envoyer son petit soldat au charbon. Mais rassurez-vous, c’est bien elle, la présidente de l’Assemblée.

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